12/01/2024

 les AEAB et la SSLA, avec le soutien de Foi et Culture, organisent conjointement une conférence publique 

lundi 29 janvier à 14h30 

Médiathèque André Labarrère, Pl Marguerite Laborde, Pau

par R.SAEZ, Professeur émérite des universités

       Président de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau et du Béarn

                      

Mgr Edmond Vansteenberghe (1881-1943) : un prélat résistant, courageux et lucide

 

Né dans les Flandes au village de Winnezeele dans une famille de notaires, Edmond Vansteenberghe se révéla très tôt un étudiant brillant et consciencieux. Doué pour l’étude, il gravira tous les échelons d’une prestigieuse carrière couronnée par deux doctorats qui le conduiront à l’université de Strasbourg où il enseignera la théologie morale en qualité de maître de conférences puis de professeur avant d’occuper, à la fin de l’année 1939, le siège épiscopal de Bayonne, Lescar et Oloron. Germaniste de talent et connaisseur incontesté de la situation idéologique de l’Allemagne, il n’eut de cesse, dès son arrivée dans les Basses-Pyrénées, de s’illustrer comme un ferme opposant à tous les totalitarismes et à leurs dérives meurtrières. S’il se montra, au début, à l’instar de Mgr Jules Géraud Saliège, un adepte du redressement national prôné par Vichy, il n’en condamna pas moins les exactions commises par le régime vassal mis en place par Pétain et Laval. A ce titre, il dénoncera, le 20 septembre 1942, avec courage et lucidité, les lois antijuives adoptées par l’Etat de Vichy, livrant les juifs à l’Allemagne, et  l’instauration du STO, une des mesures les plus impopulaires et désastreuses de la collaboration économique avec le système nazi qu’il condamna avec une tranchante inflexibilité. En témoigne l’allocution, dont l’impact fit vaciller Laval, prononcée le 13 mars 1943 dans la cathédrale de Bayonne, dans laquelle il se dressa contre les réquisitions opérées sous la contrainte qu’il qualifia de déportation de la jeunesse de la France.

Il mourut victime d’une crise cardiaque, le 13 décembre 1943, au terme d’une vie vouée à Dieu, à la connaissance et à sa patrie. Cette mort prématurée lui évita sans nul doute la déportation. Son action héroïque face à l’envahisseur lui valut de recevoir au mois de janvier 1946 la médaille de la Résistance.

C’est la figure de ce prélat, intrépide et courageux, injustement tombé dans l’oubli, que je me propose d’explorer en essayant d’expliquer à quel point la mémoire de ses combats reste d’une étonnante actualité.

 Conférence publique ouverte à tous. Entrée libre et gratuite.

Nous vous attendons nombreux.